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06 75 79 54 58
siège : 4 rue de la Plaine, bât C Appt RC5 75020 PARIS
Activités 2024
Un marathon des orgues est programmé le samedi 21 septembre dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine 2024
La sortie annuelle hors Paris s'effectuera le samedi 12 octobre en Val d'Oise et à Courbevoie (92) (découverte de 4 orgues remarquables)
Activités 2023
Un marathon des orgues est programmé le samedi 16 septembre dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine 2023
La sortie annuelle hors Paris s'effectuera en octobre le samedi 14 à Rouen (découverte de 3 orgues remarquables)
Les deux concerts orgue et choeur d'enfants des écoles parisiennes se tiennent comme d'habitude en juin (voir ci-contre)
: enfants du 13ème en l'église St-Médard le jeudi 15 juin à 14h30 ; enfants du 16ème en l'église St-Paul St-Louis le jeudi 29 juin à 14h30
Activités 2022
Le marathon des orgues des Journées Européennes du Patrimoine du samedi 17 septembre est remplacé par un concert anniversaire César Franck en la basilique Ste-Clotilde ce samedi 17 septembre à 17h
Un week-end de découverte de quatre orgues de Strasbourg les 15 et 16 octobre (voir ci-contre)
Activités 2021
Le marathon des orgues des Journées Européennes du Patrimoine du samedi 18 septembre
Un week-end de découverte de trois orgues de Troyes et sa région et la visite d'une manufacture d'orgue les 16 et 17 octobre
Activités 2020
Le marathon des orgues des Journées Européennes du Patrimoine du samedi 19 septembre
Journée de découverte de trois orgues en Ile-de-France le le samedi 10 octobre (ANNULEE)
Activités 2019
Le marathon des orgues des Journées du Patrimoine
samedi 21 septembre dans les 1er et 4ème arrondissements
- église St-Paul St-Louis
- église St-Germain l'Auxerrois
- église réformée de l'Oratoire du Louvre
Un week-end de découverte de trois orgues des Hauts de France les 5 et 6 octobre
Activités 2018
- le marathon des orgues du Jour de l'Orgue samedi 12 mai dans le 15ème arrondissement
- église St-Léon
- église St-Lambert de Vaugirard
- eéglise St-Jean-Baptiste de la Salle
-le marathon des orgues des journées européennes du patrimoine samedi 15 septembre
- Un week-end de découverte des orgues de Lyon les 6 et 7 octobre
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Extrait de la biographie écrite par Loïc Métrope, chargé des orgues historiques, bureau du patrimoine Mobilier et Instrumental de la Direction du Patrimoine.
Aristide Cavaillé - Coll naît à Montpellier 3 février 1811 de Dominique Cavaillé-Coll et de Jeanne Autard et appartient à une dynastie d'artistes, gaillacois d'origine, en la
personne de Jean-Pierre Cavaillé-Coll, modeste tisserand, fabricant de serge, étoffe en usage dans la région de Gaillac.
En 1827, la famille s'installe à Toulouse où Dominique et ses deux fils, Vincent et Aristide, travaillent à la construction des orgues. En 1830, Aristide, qui effectue alors ses études de
mathématiques, invente en collaboration avec son frère et son père, un instrument à clavier et à anches libres baptisé " poïkilorgue " ou orgue varié expressif, qui ne manque pas d'étonner
le célèbre Rossini de passage à Toulouse, à la représentation de l'opéra Robert le Diable. Celui-ci les engage à venir à Paris où il se propose de leur être utile. L'aventure commence aux
vacances de 1833. Le voyage s'organise et les trois Cavaillé munis de lettres d'introduction auprès de personnes éminentes découvrent la capitale et logent quelque temps 11, quai
Voltaire. Dans la capitale, la tribu Cavaillé rencontre des membres de l'Ecole Polytechnique et de nombreux savants: le baron de Prony, Lacroix, Cagnard de Latour, Cherubini, Berton, etc...
Très vite le jeune Aristide se distingue de ses confrères par son ingéniosité et affirme ses dons pour la construction d'un instrument de grandes dimensions à la basilique de
Saint-Denis, qu'il obtient sur concours en 1841. Dès lors des voies s'ouvrent à lui, il rencontre les savants de toutes les disciplines, les musiciens de premier plan, les
personnalités de la haute société et s'affirme, jour après jour, comme un novateur qui appuie sa connaissance sur les enrichissements du passé, sur la longue tradition de la facture d'orgues. A
l'Académie Royale des Beaux-Arts, à la Société d'Encouragement pour l’Industrie Nationale, à l'Académie des Sciences, il confirme sa compétence.
Les Cavaillé sont à la recherche d'un premier atelier qu'ils trouvent au 14 rue Neuve-Saint-Georges. Cependant, une décision ministérielle du 10 avril 1835, signée Thiers, assigne à cette voie
publique la dénomination de Notre-Dame-de-Lorette. Cette voie débouche près du chevet de l'église du même nom, où Cavaillé construit un orgue neuf.
Le 12 août 1842, Hippolyte Blanc, beau-frère d’Aristide, qui fit une brillante carrière à l’Administration des Cultes, missionne Charles Simon (organiste du Cavaillé-Coll de
Saint-Denis) pour " examiner l'état dans lequel se trouvent les orgues des cathédrales d'Aix, Angoulême, Digne, Montpellier, Nîmes, Poitiers, Tarbes, afin d'en assurer la restauration ".
Tout au long de sa vie, celui qui est volontiers surnommé par les siens "Tonton Poli" veille en sage sur la manufacture Cavaillé-Coll. Il participe à une réputation déjà bien assise et on peut
l'observer, contribue à faire de son beau-frère le prestataire privilégié du gouvernement. "Tonton Poli" assoit sa propre réputation sur sa production littéraire, connaît Courteline, approche Merimée
et Viollet-le-Duc.
Le nouveau ménage Cavaillé-Blanc et l'entreprise se fixent au 96 rue de Vaugirard, dans deux corps de bâtiments séparés par une cour ou Ancienne Salle de Concerts Spirituels. Cécile
Cavaillé-Coll y est née et témoigne pour nous :
" Mon père travaillait dans une grande pièce mansardée au dernier étage. Ma mère y tenait son chevalet, car elle reprenait à l’occasion ses fusains pour esquisser la tête de ses marmots. C’est
ainsi que j’ai assisté, témoin inconscient, hélas, à des entretiens dont la portée dépassait les étoiles : Léon Foucault et mon père interrogeaient la sirène qui devait livrer à l’astronome le
secret de la vitesse de la lumière ; venait travailler le savant physicien Lissajous. Je revois César Franck, les favoris au vent, les traits contractés, l’oreille attentive à l’accord qu’il
tient de ses doigts nerveux sur le clavier ; Lefébure-Wély, svelte, élégant, charmeur... un peu gavroche ; Lemmens, majestueux, imposant, dominateur... ".
Trop peu d'années s'écoulent dans cette maison. Il faut à nouveau déménager. Le prolongement de la rue de Rennes et la formation de ses abords conduisent la fabrique d'orgues à s'implanter près de la
barrière du Maine, sur un terrain de près de 2800 m2 , « clos de murs de tous côtés et précédemment à usage de Bal Public et de limonadier, comprenant un grand jardin, une grande
salle de bal et diverses constructions ».
L'indemnité pour expropriation est vite employée pour l'acquisition de ce terrain où Cavaillé élève ses bâtiments industriels. La réussite aidant - malgré une gestion rendue difficile par
l'insouciance de payeurs retardataires - Aristide Cavaillé-Coll y fait construire son hôtel particulier. En cette année 1868, le grand orgue de Notre-Dame est inauguré; il a coûté 155.000 francs.
Mais le malheur brise l'artiste; il perd sa femme qui succombe à une septième grossesse le 30 octobre 1868.
Une nouvelle épreuve attend Cavaillé-Coll, jetant l'inquiétude dans ses travaux. En août 1870, la guerre éclate; mécaniciens, harmonistes et ouvriers sont mobilisés. Il reste seul avec ses fils
encore enfants. Le travail chôme, la vie est dure, le froid est rigoureux.
La Manufacture d'orgues avenue du Maine est hypothéquée en garantie. Les difficultés n'apparaissent pas au jour mais les écritures notariées sont là pour affirmer que sept emprunts pour 700.000
francs sont nécessaires à Cavaillé-Coll pour stabiliser son entreprise entre 1869 et 1887. Il sollicite à tout moment des participations ou des secours. N’est-il pas nécessaire d'approvisionner
les stocks, de livrer souvent au plus juste prix les orgues somptueuses qui font la distinction de la maison et valent à son gérant de très nombreuses récompenses, environ une vingtaine, consistant
en médailles ou décorations officielles pour son labeur, ses luttes, son intelligence et ses créations?
Ainsi plus de 600 orgues sorties de ses établissements se trouvent répandues à travers le monde : 55 à Paris, 300 dans diverses cathédrales ou
églises de France. Quant aux autres, elles sont dispersées dans les pays suivants : Angleterre, Belgique, Danemark, Espagne, Hollande, Italie, Portugal, Roumanie, Suisse, Amérique du Nord, Bolivie,
Brésil, Canada, Chili, Colombie, Costa-Rica, Cuba, Haïti, Mexique, Pérou, Chine, Indochine, Inde. Mais le mal est profond. Les emprunts sont devenus trop lourds à rembourser, l’adjudication au
tribunal des criées est inévitable. Nous sommes en 1892...La liquidation judiciaire suit mais tous les fidèles compagnons groupés autour du " Patron " obtiennent un concordat.
II faut songer à la succession. Charles Mutin, un ancien de la maison entré comme apprenti en 1875 sous la férule de Joseph Koenig, harmoniste, est installé à Caen depuis dix ans.
Quelques ouvriers de la manufacture parisienne l'ont rejoint en raison de l'incertitude des lendemains. Le moment est venu pour lui de réunir les fonds nécessaires à la fondation de sa société en
commandite destinée au rachat de la maison Cavaillé-Coll. A ceux-ci, il ajoute le fonds acquis par le rachat de la société Stoltz et convoque les parties à Caen le 18 juin 1898 pour
signer un acte de cession de commerce. Le vieux Cavaillé-Coll se fait représenter et s'offre aux conditions les plus favorables proposées par son acheteur.
Charles Mutin couvre les loyers en retard, rachète l'outillage acquis par Emile Chollet, assure les salaires des ouvriers, reprend les contrats d'entretien des orgues, honore les commandes instruites
et développe un nouveau carnet de commandes, notamment vers les orgues de salon. Charles Mutin affirme les lettres de noblesse de la maison parisienne en présentant à l'Exposition Universelle de 1900
un grand orgue destiné à la salle du conservatoire Tchaïkovsky à Moscou. La confiance jamais déçue, mais ébranlée, renaît à la face du monde musical.
Le vieux Cavaillé souhaite qu'une pension lui soit versée, puis aussi à sa fille Cécile, "envers laquelle il veut se montrer reconnaissant de tous les soins dévoués et assidus dont elle n'a pas cessé
de l'entourer ". Aristide Cavaillé-Coll se retire avec elle au 4ème étage du 21 rue du Vieux-Colombier où elle tient un atelier de dessin dans la cour. Ils ont trouvé refuge chez
une parente, elle-même locataire. Il attend en toute sérénité une fin qu'il sent prochaine.
Cavaillé-Coll meurt le 13 octobre 1899. Mais l'élan qu'il avait su donner à sa maison était tel que, soutenue par des replâtrages financiers, des fidélités obstinées, elle résista
près d'un demi-siècle encore. Pour succomber finalement aux maladresses des épigones, aux épreuves des deux guerres mondiales et de la crise de 1929.
A signaler, un excellent article de Henri de Rohan-Csermak (titulaire des orgues de Saint-Germain l'Auxerrois à Paris) sur Cavaillé Coll, publié dans la revue Diapason d'octobre 2011.