Paris des Orgues

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siège : 4 rue de la Plaine, bât C Appt RC5 75020 PARIS

 

Activités 2023

Un marathon des orgues est programmé le samedi 16 septembre dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine 2023

 

La sortie annuelle hors Paris s'effectuera en octobre le samedi 14 à Rouen (découverte de 3 orgues remarquables)

Cliquer ici

 

Les deux concerts orgue et choeur d'enfants des écoles parisiennes se tiennent comme d'habitude en juin (voir ci-contre)

: enfants du 13ème en l'église St-Médard le jeudi 15 juin à 14h30 ; enfants du 16ème en l'église St-Paul St-Louis le jeudi 29 juin  à 14h30

 

Activités 2022

Le marathon des orgues des Journées Européennes du Patrimoine du samedi 17 septembre est remplacé par un concert anniversaire César Franck en la basilique Ste-Clotilde ce samedi 17 septembre à 17h

 

Un week-end de découverte de quatre  orgues de Strasbourg les 15 et 16 octobre (voir ci-contre)

 

Activités 2021

Le marathon des orgues des Journées Européennes du Patrimoine du samedi 18 septembre

 

Un week-end de découverte de trois orgues de Troyes et sa région et la visite d'une manufacture d'orgue les 16 et 17 octobre

Activités 2020

Le marathon des orgues des Journées Européennes du Patrimoine du samedi 19 septembre 

 

Journée de découverte de trois orgues en Ile-de-France le le samedi 10 octobre (ANNULEE)

 

Activités 2019

Le marathon des orgues des Journées du Patrimoine

samedi 21 septembre dans les 1er et 4ème arrondissements

- église St-Paul St-Louis

- église St-Germain l'Auxerrois

- église réformée de l'Oratoire du Louvre

 

Un week-end de découverte de trois orgues des Hauts de France  les 5 et 6 octobre

 

Activités 2018

- le marathon des orgues du Jour de l'Orgue samedi 12 mai dans le 15ème arrondissement

- église St-Léon

- église St-Lambert de Vaugirard

- eéglise St-Jean-Baptiste de la Salle

 

-le marathon des orgues des journées européennes du patrimoine samedi 15 septembre 

- Un week-end de découverte des orgues de Lyon les 6 et 7 octobre

 

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Fidèle à ses objectifs de montrer la grande richesse du patrimoine organistique de Paris, l’association Le Paris des Orgues  propose des programmes de visite des instruments parisiens, en invitant le public à participer à des parcours des orgues.
Le premier parcours a eu lieu les samedi 19 et dimanche 20 mai dans le cadre de la Journée nationale de l’orgue initiée par l’association Orgue en France. Un autre marathon a eu lieu les samedi 15 et dimanche 16 septembre dans le cadre des Journées nationales du Patrimoine. D'autres suivront les années ultérieures.

Définition du Marathon des orgues de Paris: les participants sont invités dans une même demi-journée, ou une journée complète, à approcher plusieurs instruments sous la conduite de Benjamin François, producteur à France Musique, directeur artistique de notre festival Le Paris des Orgues. Le lieu et l'instrument font l'objet d'une courte présentation de sa part. L'organiste titulaire donne ensuite un mini-concert composé des pièces les mieux adaptées selon lui à l’esthétique de son instrument. Chaque visite dure environ 30 mn. Le public vit ainsi une approche vivante et privilégiée de l’instrument.

Parcours du samedi 15 septembre

11h : église Saint-Sulpice (organiste Sophie-Véronique Cauchefer-Choplin)
13h30 : Schola Cantorum (organiste Henri Paget)
14h30 : chapelle du Val-de-Grâce (organiste Yannick Merlin)
15h30 : église Saint-Etienne-du-Mont (organiste Vincent Warnier)

16h30 : église Saint-Séverin (organiste Christophe Mantoux)

11h00 Eglise Saint-Sulpice

Place Saint-Sulpice (6ème)

Les savants ont longuement disputé sur l'ancienneté plus ou moins grande des origines de Saint-Sulpice. Une pierre tombale du Xème siècle, trouvée en 1724 dans les fouilles de la nouvelle église, a prouvé que dès les temps les plus reculés il existait en ce lieu un cimetière dépendant d'une chapelle. On y bâtit une église nouvelle du XIIème au XIVéme siècle. Elle fut agrandie d'une nef sous François Ier, et de trois chapelles en 1614. Néanmoins l'augmentation croissante de la population du bourg Saint-Germain au sud de Saint-Germain des Prés fit naître chez ses plus illustres habitants la pensée de se réunir pour élever une église monumentale sur l'emplacement de l'ancienne, qui, d'ailleurs, menaçait ruine.
La proposition fut résolue dans une assemblée, tenue le 16 mars 1643 sous la présidence du Prince de Condé. La reine Anne d'Autriche posa le 20 février 1646 la première pierre de l'église nouvelle. Les travaux, entrepris par Christophe Gamard, continués par Louis Le Vau, par Daniel Gittard, interrompus faute d'argent de 1678 à 1718, repris alors sous la conduite d'Oppenord, furent terminés par Jean Servandoni, grâce au zèle du curé Languet de Gergi et au bénéfice d'une loterie accordée par Louis XV en 1721.
Le grand portail, achevé en 1749, est l'œuvre de Servandoni ; il se compose de deux portiques superposés, le rez-de-chaussée, d'ordre dorique, et le supérieur, d'ordre ionique, percés de sept arcades à jour et surmontés de deux tours de soixante-dix mètres, plus hautes par conséquent de quatre mètres que les tours Notre-Dame. L'effet obtenu par des moyens si simples est imposant et majestueux. Chacune des deux tours se compose d'un pavillon carré, accompagné de colonnes corinthiennes et d'un fronton, triangulaire dans celle du nord, demi-cintré dans la tour du midi, qui demeure inachevée et attend son couronnement depuis un siècle et demi. Au-dessus du pavillon carré, se dresse la tour circulaire. La tour du nord renferme les cloches ; sa grande hauteur l'avait désignée pour recevoir un télégraphe aérien du système Chappe, dont les bras noirs s'agitèrent au-dessus de la rue des Aveugles jusqu'à l'installation de la télégraphie électrique à Paris en 1852.
L'architecte Chalgrin avait achevé ou plutôt reconstruit la tour du nord en 1777 ; la Révolution ne lui permit pas de rendre le même service à la tour méridionale. Il y a quelque chose de bizarre et de mal venu dans la situation respective de ces sœurs jumelles et dissemblables, que Victor Hugo qualifiait, par une comparaison plus plaisante qu'exacte, de deux clarinettes de pierre. L'intérieur de l'édifice est de dimensions imposantes ; sa longueur, depuis la première marche de la façade principale jusqu'à l'extrémité de la chapelle de la Vierge, qui fait saillie en encorbellement sur la rue Garancière, est de 56 mètres ; sa hauteur, de 32 mètres, depuis le pavé jusqu'à la voûte.

Un très bonne visite virtuelle de l'église: www.paroisse-saint-sulpice-paris.org/visite.aspx

photo C.Laruelle

Le grand orgue
La tradition organistique de Saint-Sulpice est très ancienne. Dès le milieu du 16ème siècle on trouve la présence d'un organiste. Puis les célèbres Guillaume-Gabriel Nivers et Louis-Nicolas Clérambault se succèdent. Mais tous ces musiciens sont au service de la première église paroissiale de Saint-Sulpice. Dans l'édifice actuel, achevé mi-18ème, l'architecte Chalgrin fait ériger le monumental buffet que nous pouvons toujours admirer et dans lequel le facteur d'orgues Clicquot installe un instrument en 1781 qui, avec ses cinq claviers, ses 64 jeux, sa Montre de 32 pieds, est l'un des tout premiers orgues du Royaume avec Saint-Martin de Tours et Notre-Dame de Paris.
Grâce aussi au talent de l'organiste Nicolas Séjan, cet orgue devient célèbre "du nord de l'Allemagne au sud de l'Espagne".
Au 19ème siècle c'est le grand facteur d'orgue Aristide Cavaillé-Coll qui reconstruit l'instrument en conservant de nombreux éléments de l'orgue ancien car son intention est de réaliser le "trait d'union entre l'art ancien et l'art nouveau". Le Grand-Orgue de Saint-Sulpice, l'un des trois "cent jeux" européens avec l'orgue de la Cathédrale d'Ulm (Walcker) et celui de Liverpool (Willis), devient rapidement célèbre dans le monde entier. Le Professeur Adolphe Hesse de Breslau, grand interprète de Bach, qui l'a visité peu après son achèvement, écrit: "Je dois déclarer que de tous les instruments que j'ai vus, examinés et touchés, celui de Saint-Sulpice est le plus parfait, le plus harmonieux, le plus grand et réellement le chef-d'oeuvre de la facture d'orgue moderne".
En 1863 le brillant virtuose Lefébure-Wély est nommé organiste et en 1870 c'est Charles-Marie Widor, agé seulement de 26 ans, qui lui succède. Nommé "provisoirement", il ne sera jamais titularisé au cours de ses 63 années de présence à Saint-Sulpice... Il démissionne le 31 décembre 1933 en confiant l'orgue à Marcel Dupré, une autre très grande personnalité du monde de l'orgue. Dupré meurt dans l'après-midi de la pentecôte 1971 après avoir joué les offices de la matinée. Ainsi Dupré a eu comme successeur son élève Jean-Jacques Grunenwald, un très grand musicien qui n'a malheureusement profité de ce bel instrument que pendant dix années. Ces artistes, très respectueux du chef-d'oeuvre de Cavaillé-Coll, nous ont légué un instrument de race, qui, contrairement à d'autres plus ou moins défigurés au cours de la première moitié du 20ème siècle, a conservé ses caractéristiques d'origine.
En fait, il ne s'agit pas d'un instrument typiquement romantique-symphonique, comme on a coutume de le dire, mais, ainsi que son créateur l'a voulu, d'un instrument où la tradition classique et le renouveau romantique sont intimement liés!
Description complète: http://orgue.free.fr/sulpice.html

Daniel ROTH est l'actuel titulaire du Grand Orgue de 102 jeux, 5 claviers et pédalier.

Sophie-Véronique Cauchefer Choplin est Titulaire Adjointe du Grand-Orgue de Saint-Sulpice, Titulaire du Grand-Orgue de Saint Jean-Baptiste de La Salle, Professeur au Royal College of Music de Londres.
Elle est issue d'une famille de musiciens qui lui enseigne le piano dès son plus jeune âge. Après des études musicales (piano, orgue et harmonie) à l'Ecole Nationale de Musique du Mans couronnées par le prix du Ministère de la Culture en 1980, elle entre au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la classe de Rolande Falcinelli où elle obtient un Premier prix d'Orgue et un Premier Prix d'Improvisation ainsi que les prix d'harmonie, de fugue et de contrepoint (classes de Jean Lemaire, Michel Merlet et Jean-Claude Henry). Nommée titulaire du Grand Orgue de Saint-Jean Baptiste de la Salle à Paris en 1983, elle est également titulaire adjointe du Grand Orgue de Saint-Sulpice à Paris avec Daniel Roth depuis 1985.
En 1990, elle se perfectionne avec Loïc Mallié et reçoit le second prix d'improvisation (elle fut la première femme) du Concours International d'Orgue de Chartres.Sophie-Véronique CAUCHEFER-CHOPLIN poursuit une brillante carrière de concertiste (en soliste, avec instrument et avec orchestre) en France et à l’étranger, donnant fréquemment des récitals en Europe, aux Etats-Unis, au Canada, en Russie, au Japon, en Islande, à Singapour, en Chine et en Australie. Considérée par ses pairs comme l’une des meilleures improvisatrices de sa génération, elle se produit également dans le cadre de concerts « orgue et récitant » notamment avec Pierre Arditi, Michael Lonsdale, Marcel Maréchal et Brigitte Fossey.  Sa sensibilité à l’improvisation l’amène à donner des Master-Class tant en France qu’à l’étranger comme pour l’AGO National Convention de 2006 ainsi qu'à animer des académies (Londres, Biarritz, USA, etc.). Elle est également régulièrement sollicitée dans les jurys de concours nationaux et internationaux (Biarritz, AGO Chicago 2006, Angers 2008, Concours international Chartres 2008). Elle a été nommée Professeur d’orgue en interprétation et improvisation au Royal College of Music de Londres en 2008. Elle vient d’être professeur invitée à la Yale University  - New Haven USA (Novembre 2010).  Ses enregistrements, qui comprennent des oeuvres depuis Bach jusqu’aux compositeurs contemporains et des improvisations, ont reçu les louanges de la presse spécialisée. Son dernier enregistrement (Mendelssohn, Bédard) a été récompensé de 5 diapasons (Diapason, juin 2008).

Programme de Sophie-Véronique Cauchefer Choplin à Saint-Sulpice ce samedi 15 septembre:
François Couperin (1668-1733) : Offertoire sur les Grands Jeux (extrait de la Messe à l'usage des Paroisses), Improvisation
Charles-Marie Widor (1844-1937) : Toccata extraite de la 5ème symphonie pour orgue.

13h30 La Schola Cantorum

269 rue Saint-Jacques (5ème)
  • Le couvent des bénédictins anglais.

En 1640, des moines bénédictins anglais, fuyant le schisme, se réfugient en France et s'installent à Paris sur la Montagne Ste-Geneviève, bénéficiant de la protection de Richelieu et d'Anne d'Autriche. La première pierre des actuels bâtiments fut posée le 29 mai 1674. L'église (actuelle salle de concerts de la Schola Cantorum) fut achevée en 1677. Le roi d'Angleterre Jacques II demanda asile à la France et résida dans ce couvent. La Révolution Française confisqua les bâtiments, transformés en maison de détention sous la Terreur. Pendant tout le XIXème siècle, les lieux furent transformés et loués à une manufacture de coton, puis à l'école polytechnique....

  • La Schola Cantorum

En 1890, quelques hommes, animés du même idéal artistique, unissaient leurs efforts autour de Charles Bordes pour fonder à partir de rien, une modeste société. Parmi les premiers collaborateurs dont le fondateur s'entoure, figurent Alexandre Guilmant et Vincent d'Indy. L’édifice n’avait que la valeur d’un rêve. Avec courage, volonté et détermination, ils édifièrent pierre par pierre, note par note ce qui allait devenir la « Schola Cantorum », très vite universellement et plus familièrement appelée « La Schola » : l’Ecole.
Ayant conquis ses lettres de noblesse tout au long du XXème siècle, notre école est l’une des plus anciennes institutions privées dans le monde et appartient désormais à l’histoire de la musique. Mais au-delà de la légende et de la mythologie, que lui confère son rang, la Schola est avant tout le témoignage d’une grande et passionnante aventure humaine qui en fait une réalité toujours bien vivante.
C’est aussi une entreprise, l’une des plus anciennes de notre pays et qui représente un des efforts les plus méritoires de l’initiative privée et l’une des applications les plus fécondes de l’indépendance et de la liberté, indispensable à l’enseignement et à la création artistique.
La Schola compte aujourd'hui près de 1200 élèves et 80 professeurs, et on peut estimer à 100 000 le nombre d'élèves qui ont été formés directement.
Notre tradition, c’est l’audace de ceux qui nous ont précédé et nous nous efforçons de faire en sorte que ceux qui nous suivront trouvent une tradition qui sera faite de notre propre audace. A l’aube du XXIème siècle, puissent ainsi continuer à se conjuguer harmonieusement le passé, le présent et l’avenir, dans le cadre privilégié de la Schola, havre de paix, et que transcendent le génie et la poésie du lieu.
Michel DENIS (Directeur général et Directeur musical).

Le grand orgue
L'instrument date de 1885 et il est signé Aristide Cavaillé-Coll. La transmission est mécanique à la pédale et électrique aux claviers manuels. En 1967, un dépoussiérage, une réharmonisation, ainsi que l'électrification des claviers manuels, ont été réalisés par la maison Beuchet-Debierre.

Aujourd'hui entretenu par Bernard Dargassies, il est situé à la Schola Cantorum dans l'auditorium César Franck et se compose de 26 jeux, 3 claviers et pédale.
Description complète: http://orgue.free.fr/a5o12.html

Henri Paget est organiste titulaire de Ste-Jeanne de Chantal à Paris (16ème).
Il a travaillé l’orgue avec Pierre COCHEREAU puis Michel CHAPUIS au Conservatoire National de Région de Strasbourg où il obtint le premier prix d’orgue. Il poursuit ses études musicales au Conservatoire National de Paris où il obtint les 1ers Prix d’harmonie, de contrepoint et fugue.
Il enseigne à la Schola Cantorum de Paris. Il a donné de nombreux concerts : à Paris (Notre Dame, La Madeleine, St Antoine des Quinze Vingt, St Séverin, St Etienne du Mont…), en France, en Allemagne, en Suisse, en Belgique ainsi qu’aux Etats-Unis (New York : St Patrick, St Thomas…), Washington (National Cathédral), au Canada (Festival d’orgue de Christ Church de Vancouver).
Il a écrit un important corpus de chants liturgiques en collaboration avec le Père Jean-Marie LUSTIGER, un Oratorio de Noël (1978) ainsi qu’une Passion selon St Jean (2006), « Les Sept Paroles » pour baryton solo, chœur et orgue (2009), une œuvre pour flûte et orgue « LICHT » (2006).
Il dirige le Chœur de Ste Jeanne de Chantal.

Programme d'Henri Paget à la Schola Cantorum ce samedi 15 septembre :
Alexandre Pierre François Boëly
 (1785-1868): Cantiques de Denisot, op15, "Quatre Préludes"
Robert Schumann (1810-1856): Etudes en forme de canon op.56 (n° 1 en do majeur ; n° 4 en la bémol majeur)
Johannes Brahms
(1833-1897): Choral op. 122  "Schmücke dich, o liebe Seele", Prélude et Fugue en la mineur

14h30 Chapelle du Val-de-Grâce

1 place Alphonse Lavéran (5ème) (photo SGA/DMPA)

Une petite communauté de religieuses bénédictines de l’Abbaye du Val-de-Grâce  de Notre-Dame de la Crèche, fondée au IXème  siècle à Bièvres fut transférée en 1621 au faubourg Saint-Jacques par la reine Anne d’Autriche, en sa propriété de l’hôtel du Petit Bourbon. Avant l’arrivée de ces religieuses, qui étaient au nombre de dix-huit,  cet hôtel avait été aménagé « en forme de monastère ».
Anne d’Autriche faisait de fréquents séjours au Val-de-Grâce, pour oublier, dit-on, l’indifférence de son époux le roi Louis XIII et l’inimitié de Richelieu.
Au cours de ses fréquentes retraites en ce lieu, la reine avait formé le vœu d’élever à Dieu un temple magnifique s’il lui accordait un fils. Louis XIV vint au monde le 5 septembre 1638. Louis XIII décède quelques années plus tard le 14 mai 1643. Devenue régente, Anne d’Autriche a désormais les moyens de réaliser la promesse qui lui est chère. L’église de 1621 fut démolie et Louis XIV posa la première pierre du nouvel édifice le 1er avril 1645.
L’architecte choisi fut François Mansart. La construction s’échelonna de 1645 à 1665. Le 21 mars de cette année 1665, l’archevêque de Paris  dit la première messe en la chapelle, en présence de la reine Anne d’Autriche, déjà bien malade, et de la reine-mère Marie-Thérèse. Les travaux n’étaient cependant pas totalement terminés, le maître-autel n’étant pas encore élevé.
Celui-ci, avec son baldaquin imité de celui de Saint-Pierre de Rome ne fut élevé en qu’en 1669 après la mort de la reine, décédée en 1666.
Les services religieux virent souvent la présence de la reine, ainsi que de la cour de Louis XIV. Des personnes illustres comme Molière, Mazarin y parurent. Bossuet prêcha le carême de 1663. Cette même année, Lulli y dirigea un chœur de cent-cinquante musiciens pour l’office des Ténèbres du Vendredi Saint.
Le couvent fut fermé en 1790 pendant la Révolution, qui affecta peu après les bâtiments à un hôpital militaire, devenu hôpital militaire d’instruction en 1796, destination qui s’est perpétuée jusqu’à aujourd’hui. La chapelle fut rendue au culte en 1827.
Le plan de l’église, dû à Mansart, rappelle celui de l’église du Redentore à Venise. A cette architecture majestueuse correspond une décoration  d’une grande richesse, dans laquelle tous les arts sont représentés, avec une première place occupée par la sculpture.
La coupole est décorée d’une fresque grandiose de Pierre Mignard, peinte entre 1663 et 1666, restaurée dans les années 1980. Elle comporte pas moins de deux cents figures. Le maître-autel et son baldaquin reste l’élément essentiel de la décoration intérieure. L’autel actuel est une restitution du XIXème  siècle, l’original ayant été détruit à la Révolution. Le groupe de la Nativité, posé sur l’autel est une copie de l’original en marbre du sculpteur Michel Anguier, aujourd’hui en l’église Saint-Roch.
La chapelle du Val-de-Grâce, avec la chapelle royale du château de Versailles, sont les deux plus importants ensembles de sculpture baroque religieuse qu’on peut voir en France.

Le grand orgue
On ne sait rien de l'orgue qui se trouvait dans le chœur des religieuses avant la Révolution, durant laquelle il est démonté et dispersé, les tuyaux étant fondus pour fabriquer le plomb réclamé par les armées de la jeune République. On connaît seulement le nom de l'auteur du buffet, Germain Pilon, maître-ébéniste du roi, à qui l'on doit celui, somptueux, de l'orgue de St Louis des Invalides. Ce buffet se trouverait aujourd'hui en l'église Saint-Pierre de Montmartre.
Le 6 décembre 1851, l'ancienne église Sainte-Geneviève, devenue Panthéon en 1791, est à nouveau rendue au culte catholique par le Prince-Président Louis Napoléon et confiée aux “Chapelains de Sainte Geneviève”. La nécessité d'un instrument à tuyaux se fait sentir. En novembre 1852, le génial facteur d'orgues Aristide Cavaillé-Coll soumissionne pour la construction d'un nouvel orgue en l’église Sainte Geneviève. Le 17 décembre suivant, le ministre de l'Intérieur signe le marché, d'un montant de 20.000 francs.
En 1853, Cavaillé-Coll installe le nouvel instrument, un 8 pieds de deux claviers-pédalier et de 21 jeux, qui participe ainsi au service de la liturgie. En 1885, cette église redevient Panthéon sur décision du président Jules Grévy ; il convient alors de désaffecter le bâtiment. En 1891, par entente entre les départements de la Guerre et des Travaux Publics, l’orgue est affecté à l’église de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce où il est transféré la même année par le facteur Merklin, qui installe une machine Barker, ainsi qu'une nouvelle console. Sans doute se fait-il entendre une dernière fois, au Panthéon, lors des funérailles de Victor Hugo.
En 1927, un relevage est confié au facteur Paul-Marie Koenig, qui procède à de légères transformations et menus ajouts, fort heureusement sans incidences sur le caractère de l'instrument.
Classé au titre des monuments historiques en février 1979, pour sa partie instrumentale, l’orgue a été restauré en 1992/1993, par la volonté de l'Ecole d'Application, grâce aux ministères de la Défense et de la Culture, dans le respect de sa composition d'origine. Ce travail a été effectué par les facteurs François Delangue et Bernard Hurvy, ce dernier étant depuis chargé de l'entretien. Les modifications de Koenig ont disparu et le "petit grand-orgue", comme l'appelait Cavaillé-Coll, du Val est aujourd'hui l'un des très rares témoins parisiens de l'art de Cavaillé-Coll parvenus jusqu'à nous sans dénaturations ou mises "au goût du jour" irréversibles.
Seul a été conservé l'ajout des basses du récit, afin que l'orgue participe avec éclat aux cérémonies militaires et conserve son rôle primordial dans l'animation musicale de l'église. Cela explique, malgré sa taille relativement modeste, le renom dont il bénéficie à l'étranger et ce jusqu'aux Etats-Unis.
22 jeux, 2 claviers et pédalier
Description complète: http://orgue.free.fr/a5o3.html

photo Clara Mill

Yannick Merlin est organiste co-titulaire à l'Église Notre-Dame-des-Champs à Paris depuis octobre 2008 et organiste suppléant de l'orgue Cavaillé-Coll de l'Église du Val-de-Grâce à Paris depuis juillet 2005. Professeur agrégé de musique, il est diplômé des Facultés de musicologie de Strasbourg et de Paris/Sorbonne.
Concertiste (France, Allemagne, Suisse, Belgique, Pologne, Angleterre, Pays-Bas), il se produit en soliste, avec Béatrice Piertot (DUO MERLIN) ou avec des formations orchestrales (orchestre à cordes de la Garde Républicaine…). En tant que musicologue, il a publié plusieurs articles dans les revues L’Orgue, L’Annuaire de Sélestat ou La Flûte Harmonique. Depuis 2005, il est directeur de collections aux éditions Delatour France.
De 1995 à 2001, il a été organiste titulaire de l'orgue Merklin du couvent Saint-Antoine de Sélestat et de 1998 à 2007, organiste titulaire de l'orgue Merklin du Temple-Neuf de Strasbourg. Après avoir débuté l'orgue en 1993 avec Raymond Winterhalter, il intègre le Conservatoire de Strasbourg dans les classes d'orgue de Marc Schaefer et d'improvisation à l'orgue de Christophe Mantoux. Parallèlement, il reçoit l’enseignement d’André Stricker. De 1998 à 2001, il suit les cours de piano de Lara Erbès, ainsi que ceux de Martin Gester (littérature d'orgue des XVI° et XVII° siècles). En 2001, il obtient une médaille d'Or d'orgue au Conservatoire de Strasbourg. De 2001 à 2003, il se perfectionne dans la classe de soliste du « Conservatoire de Paris-CNR » (Marie-Louise Langlais) ainsi qu’avec Françoise Levêchin. Parmi les grands artistes que Yannick Merlin a eu l’occasion de fréquenter et qui ont pu lui prodiguer de précieux conseils, on peut nommer Louis Thiry, Jean Boyer, James-David Christie (USA) et Marie-Claire Alain. Il est également lauréat des Concours Internationaux d'Orgue de Lorraine, de l'U.F.A.M. et de la ville de Paris, ainsi que du Concours d'Orgue d'Angers.

Discographie : L’orgue Alsacien des XIX° et XX° siècles (Ctesibios 2005).
Couleurs Orchestrales
(transcriptions pour orgue à quatre mains avec Béatrice Piertot, Ctésibios 2010).
Il a aussi participé à l’enregistrement des Vingt Mystères du Rosaire d’Éric Lebrun sur l'orgue de Saint-Antoine des Quinze-Vingts (Bayard Musique 2010).
Un musicien à l’œuvre
(compositions de J.-J Werner avec la Maîtrise de Notre-Dame de Paris, Ctésibios 2010)
Scènes alsaciennes
, 2ème CD du DUO MERLIN (sur l’orgue Callinet historique rénové de Mollau, 2011).
Yannick Merlin est le dédicataire d’œuvres de J.-J. Werner, V. Paulet, T. Pallesco, T. Nemoto, E. Lebrun et de G. Hilpipre. En mai 2010, avec F. Frémeau, trompettiste, Y. Merlin a créé la Suite pour Rameau d’Olivier ALAIN, en présence de sa sœur, Marie-Claire ALAIN.

Programme de Yannick Merlin au Val-de-Grâce ce samedi 15 septembre:
Richard Wagner
(1813-1883) : Choeur des Pélerins, extrait de Tannhäuser (transcription pour orgue de Franz Liszt)
Edouard Batiste
 (1820-1876) : Elévation en ut majeur
Léon Boëllmann
 (1862-1897) : Suite gothique (Introduction-choral, Menuet, Prière à Notre-Dame, Toccata).

15h30 Eglise Saint-Etienne-du-Mont

place Saint-Etienne-du-Mont (5ème)

Près du Panthéon au fond de la place, en équerre avec le côté qui renferme la Bibliothèque Sainte-Geneviève, l'œil charmé rencontre la délicieuse façade de l'église Saint-Étienne du Mont, un bijou architectural dont la première pierre fut posée le 2 août 1610, trois mois après l'assassinat d’Henri IV, par Marguerite de Valois, sa première femme divorcée, qui donna trois mille livres pour aider à la construire.
Si l'œil en est charmé, les puristes de l'architecture seraient embarrassés d'en définir le style. La masse de l'édifice, avec ses longues fenêtres à ogives géminées et flanquées à l'encoignure gauche d'une tourelle à toit pointu, semble annoncer une demeure seigneuriale, quelque hôtel princier du XVème ou du XVIème siècle.
Au centre s'élève un péristyle gréco-romain, où quatre colonnes composites, bandées et historiées, pareilles à celles dont Philibert de Lorme avait orné le pavillon central des Tuileries, supportent un fronton triangulaire ; au-dessus du fronton triangulaire se dresse un autre fronton courbe, abritant une rose entre deux niches à colonnes. Enfin, au-dessus de la façade et des deux frontons, où se mêlent les souvenirs classiques de l'antiquité et le caprice élégant de la Renaissance française, se dressent le pignon aigu des églises gothiques, comme à Saint-Germain-l'Auxerrois, et la tour carrée du clocher accosté d'une tourelle ou donjon, surmontée d'un campanile, comme à Saint-Eustache.
L'église Saint-Étienne du Mont a une histoire, qui n'est qu'un chapitre de l'histoire générale de la montagne Sainte-Geneviève, le mons Leucotitius de la Lutèce romaine.
Le roi Clovis, au moment de livrer bataille au roi des Visigoths Alaric II, fit vœu, à la prière de la reine Clotilde, de bâtir une église sous l'invocation de Saint- Pierre, s'il remportait la victoire. La bataille eut lieu dans la plaine de Vouglé, près de Poitiers, l'an 507 ; Clovis fut vainqueur d'Alaric, qu'il tua de sa propre main. L'année suivante, il choisit Paris pour capitale de ses États, et il s'empressa de s'acquitter de son vœu en faisant construire, sur le sommet du mont Leucotitius, occupé par un ancien cimetière, une église que les annalistes anciens appellent tantôt l'église Saint-Pierre, tantôt la basilique des Saints-Apôtres ; elle fut terminée par la reine Clotilde, qui y fut enterrée à côté de Clovis, et devint l'église Sainte-Geneviève, après que cette sainte fille, la patronne vénérée de Paris, y eut été inhumée à côté de son roi et de sa reine.
L'église Sainte-Geneviève fut desservie par des chanoines pour lesquels on construisit l'abbaye Sainte-Geneviève, attenante à l'église. Les bâtiments de l'abbaye subsistent en grande partie, malgré la transformation qu'ils ont subie, d'abord par retranchement, lorsque Louis XV acheta de l'abbaye les terrains nécessaires pour la construction de la nouvelle église, le monument et la place du Panthéon, puis par la création en 1802 du lycée Napoléon (aujourd’hui lycée Henri IV). La façade latérale de l'ancien cloître règne sur la rue Clotilde, qui la sépare du Panthéon ; quoique refaite en 1746, alors qu'elle menaçait ruine, elle présente encore une série de belles baies ogivales.
L'église Sainte-Geneviève devint vite insuffisante pour les besoins du culte, car les terrains avoisinants, compris dans l’enceinte de Philippe Auguste, furent rapidement lotis et bâtis. Les chanoines employèrent alors une portion de terrain attenant au côté gauche de leur église à l'édification d'une chapelle annexe destinée à servir de paroisse, et qui fut dédiée à Saint Étienne.
Cette chapelle faisait partie intégrante de l'église Sainte-Geneviève à ce point qu'on n'y entrait que par une porte intérieurement percée dans le mur septentrional de celle-ci. Elle subsista dans cet état jusqu'en 1491, où il fut décidé d'agrandir la chapelle paroissiale de Saint-Étienne, et de lui accorder une complète autonomie.
L'étude du projet employa plusieurs années, et l'on ne se mit à l'œuvre que sous François Ier en 1517. Les travaux commencèrent selon l'usage par l'abside, se poursuivant par le chœur, achevé en 1537 ; le jubé fut commencé en 1600, la chapelle de la communion et les charniers situés derrière l'abside en 1605 et 1606, les portails de 1609 à 1617, les perrons et les escaliers en 1618 ; enfin, le 23 février 1626, l'église et le maître-autel furent consacrés et dédiés à l'honneur de Dieu et de la sainte Vierge par de Gondi, archevêque de Paris. Les travaux avaient duré cent sept ans, et voilà pourquoi l'église Saint-Étienne du Mont, commencée par une abside gothique dessinée sous Charles VIII, se termine par un portail Renaissance achevé sous Louis XIII.
Cependant la vénérable église Sainte-Geneviève, qui dominait Paris comme un Parthénon chrétien, était destinée à disparaître après avoir enfanté Saint-Étienne du Mont. Supplantée de son vivant, si l'on peut ainsi parler, par le temple païen de Soufflot, elle fut confisquée en 1791 avec l'abbaye dont elle dépendait, puis abattue de 1801 à 1807.
La démolition de Sainte-Geneviève et le percement de la rue Clovis ont complété son isolement. Dégagé du côté de l'abside par la rue Descartes, il est bordé au nord par la pittoresque ruelle qui s'appelle aujourd'hui du nom de l'église elle-même, et qu'on nommait primitivement des Prêtres-Saint-Étienne-du-Mont. La déclivité de cette rue sur la pente de la montagne met en évidence la situation bizarre de l'église, sous les pieds de laquelle le sol semble manquer, et qui s’explique par son ancienne condition de chapelle collatérale à l’église culminante de Sainte-Geneviève.
La merveille architecturale de Saint-Étienne du Mont, l'Europe artiste la proclame : c'est le jubé de marbre blanc, construit et sculpté par Biart le père, artiste, célèbre du XVIIème siècle. Il est formé d'un arc unique qui traverse le chœur, desservi par des escaliers en spirale contenus dans des tourelles à jour, à peine appuyés par de sveltes colonnettes chargées de lierre. Des anges, des palmes, des rinceaux, des entrelacs, des mascarons décorent les archivoltes et les frises. Il se complète par deux portes qui ferment les bas côtés du chœur. Les vantaux de ses portes sont à claire-voie, surmontés d'entablements où sont assis, au milieu de frontons triangulaires, deux adorateurs en pierre d'une exécution charmante. Le jubé de Saint-Étienne, cette œuvre d'art incomparable, est aujourd'hui le seul qui subsiste dans les églises de Paris depuis que la cathédrale a perdu le sien par une démolition sacrilège.
La chaire de Saint-Étienne du Mont est digne du jubé; dessinée par Laurent de La Hire, l'un des peintres les plus originaux de l'école française au XVIIe siècle, et sculptée par Claude Lestocart, elle représente le développement du mystère de la parole de Dieu, exprimé par une suite de bas-reliefs et de statuettes d'une exécution parfaite.

Le Grand Orgue
D’après les registres de la paroisse, un orgue était présent dès la seconde moitié du XVIéme siècle. En 1624, le conseil de fabrique reconnaît la nécessité de faire construire un nouvel orgue, et ce n’est qu’à la réunion du 15 décembre 1630 que la décision finale est prise et que la construction débute. Le devis du buffet fut signé le 22 janvier 1631 et sa réalisation fut confiée à Jean Buron pour une somme de 4.000 livres. Ce buffet est le plus ancien de Paris, et il nous est parvenu dans son état d'origine.
Ce n’est pas seulement un travail de menuiserie et de sculpture, c’est encore un véritable ouvrage d’architecture qu’exécuta Jean Buron qui devait mourir aussitôt après son achèvement et sa mise en place, car c’est de la main de sa veuve, Geneviève Rebours, qu’est signée la quittance, datée du 13 février 1633. La qualité de la sculpture, l'équilibre des proportions en font le chef-d'oeuvre du maître de Germain Pilon. La figure du Christ ressuscité, en particulier, est certainement due au ciseau du génial disciple.
La construction du buffet étant achevée, le facteur Pierre le Pescheur commença l’installation et la mise en harmonie d’un instrument d’une trentaine de jeux avec une montre de 16’« bien étoffée » et un bourdon de 16’, quatre claviers de 48 notes et une pédale séparée de 32 notes. Le devis original de cet instrument n’a pas été retrouvé, mais il a pu être reconstitué à partir de l’inventaire établi en 1760 par le facteur Nicolas Somer. Pierre le Pescheur termina son travail vers le 15 juin 1636, date à laquelle le conseil de fabrique nomma les experts appelés à recevoir l’instrument. Le rapport, soumis le 26 juillet suivant, concluait que les orgues avaient été bien faites et octroyait une gratification de 200 livres au facteur.
En 1717, le facteur Julien Tribuot exécute des travaux identifiés par l’organiste Jean Buterne et qui concerne la réfection des cinq soufflets et l’adjonction de « pédales de flûtes » et ce, pour une somme de 1400 livres. Après 52 ans de présence, Buterne quitta son poste et fut remplacé par Claude-Nicolas Ingrain en 1726. L’orgue fut gravement endommagé lors d’un incendie survenu pendant la nuit du 23 au 24 juillet 1760.
Le facteur Nicolas Somer fut chargé de dresser un mémoire des réparations à faire et, c’est à partir de ce document, construit plus d’un siècle auparavant par le Pescheur, qu’il est possible de connaître sa composition. Sommer offrait de refaire les quatre claviers manuels en portant à 50 le nombre de notes, d’ajouter une Grosse Tierce « un jeu très nécessaire » au Grand-Orgue, une Trompette et un Hautbois au Positif, et de refaire à neuf le sommier du Positif, la soufflerie et la mécanique, pour la somme de 8.525 livres. Son mémoire, revu par François-Henri Clicquot et Louis-Claude Daquin, fut réduit à la somme de 8.000 livres. Le contrat définitif fut signé le 22 septembre 1766, et Nicolas Somer commença les travaux en collaboration avec ses fils Louis et Antoine, mais il mourut le 21 juillet 1771 avant leur achèvement. Clicquot, prié d’évaluer les réparations effectuées, les estima à la somme de 5.200 livres et fut chargé, le 10 juillet 1772, de terminer les travaux pour une somme de 3.000 livres. Le célèbre facteur refit tous les jeux d’anches, mit un Hautbois au Positif, un autre au Récit à la place de la Trompette, et ajouta une Bombarde de 16’ à la Pédale.
Les travaux furent achevés le 18 juin 1777 et l’orgue fut reçu par Balbastre et Charpentier. Ingrain ayant quitté son poste le 21 avril 1769, il fut remplacé par Guillaume Lasceux qui occupera le poste jusqu’au 2 janvier 1819.
Réparé successivement par Pierre-François Dallery et John Abbey, l’ancien instrument des Le Pescheur et des Clicquot avait été, en 1873, entièrement remanié par Aristide Cavaillé-Coll qui avait ajouté une Bombarde de 16’ au clavier manuel, réduit à trois le nombre de claviers, et fourni un Récit de 42 notes entièrement neuf. La plupart des jeux anciens avaient été conservés, notamment tous ceux du Positif; au total, l’orgue comprend 39 jeux.
À cette occasion, l’orgue fut inauguré avec le concours de César Franck. Dix ans plus tard, Cavaillé-Coll était encore revenu perfectionner son ouvrage.
En 1911, Théodore Puget, chargé du nettoyage de l’orgue, enrichit le Récit de la première octave au grave qui manquait, ajouta cinq pédales de combinaison et déplaça la soufflerie pour rendre la tribune plus spacieuse; enfin, le même facteur installa, en 1922, un ventilateur électrique.
Mais la transformation la plus radicale fut celle de Beuchet-Debierre terminée en 1956 sur les indications de Maurice Duruflé qui en était le titulaire depuis 1929 : 90 jeux dont 56 à l'intérieur du buffet, pédale à l'extérieur (flûtes et bourdons entre le tambour de la porte et la tribune), Écho dans la tour d'escalier menant initialement à l'orgue, positif se prolongeant jusqu'à l'emplacement de la console en fenêtre, console électrique sur la galerie latérale nord.
L'ensemble est réharmonisé par la maison Gonzalez avec adjonction de deux jeux en 1975 et relevé par Bernard Dargassies en 1991.
Description complète: http://orgue.free.fr/a5o7.html

Vincent Warnier
Depuis son grand prix d’interprétation au Concours international d’orgue de Chartres en 1992 et sa nomination, quatre ans plus tard, à la tribune parisienne de Saint-Étienne-du-Mont – où il succède à Maurice et Marie-Madeleine Duruflé en compagnie de Thierry Escaich – Vincent Warnier s’est imposé comme une figure majeure de l’école d’orgue française, dont il porte la renommée largement au-delà des frontières nationales.
Une moisson de prix au Conservatoire national de région de Strasbourg puis au Conservatoire national supérieur de musique de Paris ont forgé le métier solide de ce musicien, qui se traduit par une virtuosité impeccable et un talent très remarqué d’improvisateur.
À ces qualités indispensables, Vincent Warnier ajoute celles, plus rares, d’une rigueur sans faille et d’une érudition acquises auprès de maîtres comme André Stricker, Daniel Roth, Michel Chapuis et Marie-Claire Alain et lors d’études de musicologie à la Sorbonne, couronnées de l’agrégation.
Vincent Warnier scrute le texte musical sans relâche, entre dans les moindres méandres du processus créateur pour les traduire ensuite au travers d’articulations, de phrasés, de registrations peaufinées avec le plus grand soin. Rien dans ses interprétations n’est jamais laissé au hasard, et ce que l’auditeur retient, pourtant, est l’impression d’une poésie vibrante et de grands élans passionnés. Vincent Warnier n’a pas son pareil pour démêler les savantes constructions de Bach et leur donner le naturel de l’évidence, la véhémence de l’improvisation. En témoignent ses deux disques les plus récents consacrés au Kantor, chez Intrada : Ultima verba (2008) et les toccatas et fugues (à paraître en 2010).
Il se passionne également pour la musique de Mendelssohn, Franck, Widor, Jehan Alain, Duruflé et de bien d’autres auteurs, et interprète volontiers des œuvres contemporaines d’Éric Tanguy, Thierry Escaich ou Jacques Lenot (qui a écrit à son intention Mon royaume n’est pas de ce monde, pour orgue seul, et La Gerusalemme celeste, pour orgue et orchestre).

Sa discographie, qui compte une vingtaine d’albums, témoigne de l’éclectisme de son talent ; elle est régulièrement saluée par une critique enthousiaste. Son premier disque chez Intrada, panorama de l’orgue français de Duruflé à Escaich, a reçu un Diapason d’or, tout comme son intégrale de l’œuvre pour orgue de Maurice Duruflé.
En plus de la tribune de Saint-Étienne-du-Mont, Vincent Warnier s’est vu confier en 1997 le grand orgue Théodore Jacquot de la cathédrale Notre-Dame de Verdun. Il est l’invité des tribunes et des salles les plus renommées, en France comme à l’étranger, jusqu’en Amérique latine et au Japon. Si le récital occupe le premier plan de son activité musicale, il aime également se produire au côté de solistes comme les trompettistes Thierry Caens et David Guerrier ou le pianiste Alexandre Tharaud. Il a joué avec des orchestres majeurs sous la direction de chefs comme Evgueni Svetlanov, Emmanuel Krivine, James Conlon. Parmi ses prestations marquantes des derniers mois et des semaines à venir, citons des concerts à Amsterdam et Lucerne avec l’Orchestre national de Lyon et Jun Märkl (qui le réinvitent pour des concerts à Lyon et au Japon en 2011), une tournée au Japon avec l’Orchestre de l’Opéra de Lyon et Kazushi Ono, et des récitals à Notre-Dame et à Saint-Eustache à Paris, à la cathédrale de Berlin, à l’église Mathias de Budapest, à l’Auditorium Maurice-Ravel de Lyon, à la cathédrale de Verdun, au Festival de Masevaux, à Saint-Paul, à Saint-Thomas de Strasbourg et à Saint-Victor de Marseille.

Pédagogue recherché, Vincent Warnier enseigne dans le cadre de stages et de master-classes et participe à des jurys de concours internationaux. Il est régulièrement l’invité des ondes de France Musique.

Programme de Vincent Warnier à Saint-Etienne-du-Mont ce samedi 15 septembre:
Jean-Sebastien Bach
(1685-1750) : Sinfonia BWV 29 (transcription deMarcel Dupré)
Félix Mendelssohn
(1809-1847) : Sonate en fa mineur opus 65 n° 1
Vincent Warnier
: improvisation sur un thème donné par Benjamin François.

16h30 Eglise Saint-Severin

1 rue des Prêtres Saint-Séverin (5ème)

Sous sa forme actuelle, l'église date du XVème et du début du XVIème siècle. La relative sobriété de l'architecture, révèle le caractère mesuré de l'art gothique flamboyant parisien par rapport aux excentricités des églises normandes. Les colonnes sont de formes très diverses, en particulier la célèbre colonne hélicoïdale au centre du choeur. Des travaux d'embellissement du choeur furent menés au XVIIème et XVIIIème siècles, sans toujours respecter scrupuleusement le style de l'édifice. L'église, fermée à la Révolution et transformée en dépôt de poudre, retrouva son emploi cultuel en 1803. Un décor peint apparut au XIXème siècle. Il n'en reste que quelques traces à l'heure actuelle. Remarquer les vitraux contemporains de Jean Bazaine, placés en 1967 dans les chapelles du chevet. L'église offre la rare particularité d'être attenante à un charnier, construit au XVème siècle, avec des galeries sur trois côtés, analogues à celles d'un cloître (texte d'après le "Dictionnaire des Eglises de Paris" aux éditions Hervas).

Le grand orgue
Au début du XVIIème siècle, Valeran de Héman, qui travaille à l'orgue de Notre-Dame, dote l'instrument construit à la Renaissance, en remplacement d'un orgue ancien, d'un clavier de Récit commandant le Cornet du grand clavier. Ce n'est qu'en 1626 que l'organiste Duprez obtient la construction d'un Positif dans lequel Valeran de Heman place 9 jeux.
Successeurs de Valeran De Heman, les Thierry entretiennent l'orgue. En 1670 les fils refont les 5 soufflets du vieil instrument alors que Jean Denis, organiste récemment agréé, réclame la réfection totale de l'instrument.
Il faut attendre 1745 pour que la construction d'un orgue neuf sur une tribune au fond de la nef soit décidée. La menuiserie du buffet est confiée à François Dupré et la sculpture à Jean-François Fichon. Tribune, buffets et balustrade sont d'une magnifique unité de style Louis XV, épargnés à la Révolution. Sur la tourelle centrale du Positif est couché l'Agneau pascal.
Muet pendant une très grande partie du XIXème siècle, l'instrument fut reconstruit en 1889 pr les fils de John Abbey. Seuls 25 jeux furent réutilisés, mais après une réharmonisation irréversible. Au XXème siècle, une autre reconstruction totale fut terminée en 1964 par la maison Kern, sur des indictions de Michel Chapuis. L'instrument a été complétement relevé en 2011 par les manufactures Quentin Blumenroeder et Dominique Thomas, et il sonne maintenant magnifiquement.
Description complète: http://orgue.free.fr/a5o11.html

Christophe Mantoux
Après avoir étudié l'orgue et l'improvisation avec Gaston Litaize au Conservatoire National de Région de Saint-Maur-des-Fossés, et l'écriture au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris où il obtient les premiers Prix d'Harmonie et de Contrepoint, Christophe Mantoux, né en 1961, remporte en 1984 le Grand Prix d'interprétation du Concours International d'Orgue de Chartres, à la suite duquel il entreprend une carrière internationale de concertiste qui le conduit en Europe, aux Etats-Unis, au Canada, en Amérique du Sud, en Corée du Sud et au Japon. Les nombreux instruments authentiques issus de traditions de facture d'orgue très diverses qu’il a ainsi régulièrement l’occasion de jouer nourrissent sa réflexion d’interprète et d’enseignant.
Christophe Mantoux est également professeur d'orgue au Conservatoire régional et au Pôle supérieur (PSPBB) de Paris depuis septembre 2011, après avoir enseigné l’orgue pendant 20 ans au Conservatoire de Strasbourg; membre du Comité artistique du Concours international de Chartres, membre de la Commission nationale des monuments historiques (section des orgues), il est par ailleurs régulièrement invité comme membre de jury de concours internationaux et comme professeur pour des masterclasses. De 1986 à 1992, il est organiste titulaire de la Cathédrale de Chartres, avant d'être nommé organiste titulaire de l'église Saint-Séverin à Paris.

Ses enregistrements ("Guilain-Marchand : Pièces d'orgue"– Choc du Monde de la Musique - chez Universal Music; "Jehan Alain : Trois Danses" - Grand Prix de l'Académie Charles Cros - Motette 13651) ont été remarqués par la critique. Un enregistrement consacré à J.S. Bach, à l’orgue D. Thomas de l’église du Bouclier à Strasbourg, est à paraître prochainement.

Programme de Christophe Mantoux à Saint-Séverin ce samedi 15 septembre:
Jacques Boyvin
(1649-1706) : Suite du 3ème ton:
- Plein jeu à 2 choeurs
- Chromorne en taille
- Trio
- Duo
- Dessus de tierce en vitesses, et accords
- Concert de flûtes, ou fond d'orgue
- Grand Dialogue à 4 choeurs
Dietrich Buxtehude
(1637-1707)
Komm, heiliger Geist, Herr Gott BuxWV 199
Toccata en fa BuxWV 156

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